Chirurgie hémorroïde

Les hémorroïdes sont des formations vasculaires normales. On distingue le réseau hémorroïdaire externe situé sous la peau de la marge anale, et le réseau hémorroïdaire interne situé dans la partie haute du canal anal. A partir du moment où il existe une symptomatologie liée à ces hémorroïdes (saignement, douleurs, prolapsus…), on parle de maladie hémorroïdaire.

Traitement de la maladie hémorroïdaire

Le traitement de la maladie hémorroïdaire a pour but de supprimer les manifestations fonctionnelles en rapport avec les hémorroïdes.

Le traitement chirurgical ne concerne que 10% des cas, souvent en échec du traitement médical (régularisation du transit, topiques antalgiques et anti-inflammatoires non stéroïdiens, veinotoniques) et instrumental (photocoagulation infrarouge, ligature élastique, sclérothérapie), ou d’emblée quand aucune autre thérapeutique ne peut être proposée (principalement pour les hémorroïdes de grade IV).

Différentes techniques peuvent être proposées, mais doivent toujours être adaptées à la gène rapporté par le patient et au grade des hémorroïdes.

Généralement l’intervention se réalise sous anesthésie générale mais peut se réaliser sous anesthésie loco-régionale, après évaluation en consultation avec le chirurgien puis l’anesthésiste.

Nous vous proposons une prise en charge dans notre nouveau Centre de Chirurgie Ambulatoire innovant, de qualité hôtelière, permettant une fluidité de votre parcours chirurgical en une journée.

1. Hémorroïdectomie pédiculaire selon Milligan et Morgan

Elle consiste a ligaturer les branches de l’artère hémorroïdale supérieure après avoir excisé les paquets hémorroïdaires correspondants. Les plaies seront laissées ouvertes et cicatrisent en 4 à 6 semaines. Il s’agit de la technique chirurgicale la plus efficace avec seulement 1% de récidive, mais également la plus douloureuse

Un traitement spécifique vous sera prescrit afin de soulager les douleurs en postopératoire (antalgiques de palier I et II type paracétamol et tramadol, anti-inflammatoire non stéroïdiens).
 

Les complications possibles sont essentiellement 

  • Le risque hémorragique (<4%) pouvant nécessiter un geste d’hémostase afin de contrôler le saignement (compresse hémostatique compressif voire reprise chirurgicale au bloc opératoire)
  • La rétention aiguë d’urine pouvant être favorisée par l’apport hydrique par perfusion, les produits anesthésiants, l’administration de morphine à forte dose.
  • L’infection locale décrite dans 0.5% des cas, pour laquelle une prévention par antibiotique vous sera prescrite.
  • Troubles de la continence pouvant être liés à la suppression des hémorroïdes ou des lésions du sphincter interne
  • Sténose anale 
     

Conseils postopératoires

Après la chirurgie il vous sera conseillé un bain du périnée deux fois par jour et après chaque selle pendant au moins trois semaines. Des antalgiques, des anti-inflammatoires non stéroïdiens ainsi qu’une antibiothérapie vous seront notamment prescrits. La durée d’arrêt de travail sera au moins de 3 semaines.

2. « Hemorroidal arterial ligation » (HAL) Doppler, « recto anal repair » (RAR)

Elle consiste en la ligature artérielle sélective des artères hémorroïdale repérée par Doppler (HAL Doppler). Un anuscope fenêtré spécialemet dédié à la procédure et possédant une sonde Doppler est introduit dans le canal anal. La sonde Doppler permet de repérer la présence d’une branche de l’artère rectale supérieure. A l’aide d’un porte-aiguille et d’un pousse-nœud, cette branche artérielle sera ligaturée par un fils résorbable. L’ensemble de la circonférence du canal anal est ainsi exploré jusqu’à disparition du signal sonore Doppler.

En cas de prolapsus hémorroïdaire (extériorisation de l’hémorroïde interne à travers l’anus), cette technique peut être complétée par une mucopexie (« recto anal repair », RAR) permettant une plicature de la muqueuse anale à l’aide d’un fil résorbable remontant ainsi le prolapsus.

Cette technique à l’avantage d’être peu voire non douloureuse. Aucun soin postopératoire n’est nécessaire. Par contre le risque de récidive est plus élevée que la technique d’hémorroïdectomie selon Milligan et Morgan (décrite ci-dessus), évalué à 30%.
 

Les complications possibles sont essentiellement 

  • Douleurs
  • Saignements
  • Fissure anale
  • Thrombose hémorroïdaire 

Cette procédure ne nécessite pas de soins post-opératoire. Des antalgiques vous seront prescrits de principe. La durée d’arrêt de travail sera au moins de 48 heures.
 

3. Hemorroïdoplastie par laser (LHP)

Il s’agit d’une procédure innovante et mini-invasive qui se place comme alternative aux autres procédures sus-décrites : une diode laser de 1470 nm va permettre de réduire le tissu hémorroïdaire.  

Une minime incision sera réalisée au niveau péri-anal afin d’introduire la pointe du laser en sous-muqueux. Des pulsions d’environ 30 Joules seront délivrées en sous-muqueux dans le paquet hémorroïdaire, permettant ainsi sa rétraction et sa fibrose.

Le risque de récidive est estimé à 10% à un an.
 

Les complications possibles sont essentiellement :

  • Apparition d’un oedème lié à la chaleur délivrée par le laser
  • Thrombose hémorroïdaire
  • Hématome
  • Saignement  dans les 4-6 jours postopératoire (<2%), cédant généralement par un pansement compressif, nécessitant rarement une chirurgie
  • Rétention aiguë d’urine (<2%)
  • Infection, nécrose, fistule

Cette procédure ne nécessite pas de soins postopératoires. Des antalgiques vous seront prescrits de principe. La durée d’arrêt de travail sera au moins de 48 heures.